Nous quittons Saly en taxi
pour Thies. C’est la deuxième ville du Sénégal, mais nous n’en connaîtrons que
la gare routière… Et pour s’y retrouver ici, il faut s’accrocher !
Enfin,
on s’est installé dans un « 7 places » en espérant atteindre
Saint-Louis. Par taxi 7 places, on entend une Peugeot 504 break dans laquelle
une banquette dans le coffre a été rajoutée, au total 7 passagers peuvent
prendre place à bord. Comme la production de Peugeot 504 a été stoppée en 1996,
le spécimen le plus récent de cette espèce a donc au moins 18 ans, pour vous
donner une idée… Ces
voitures sont le moyen de transport en commun le plus rapide car elles ne
s'arrêtent pas avant leur destination finale (sauf ennui mécanique, ou plein à l'essencerie, ou contrôle
de police, ou envie de pipi, ou encore vomissements intempestifs d’un passager).
Il semblerait qu’il y ait une coutume
sénégalaise (Serait-ce la fameuse Téranga : hospitalité ?) qui
veuille que l’on place les étrangers sur la banquette arrière. Le mystère
reste entier. Quoiqu’il en soit, le taxi ne démarrera que lorsque les 7 places
auront été attribuées. Rien n’empêche de refuser aimablement les places proposées
pour prendre le prochain taxi, où il y a de fortes chances d’avoir de bonnes
places. Entre-temps, on aura eu le loisir d’éconduire tous les enfants
mendiants de la gare, et tous les vendeurs de fruits, eau, biscuits, montres,
films, produits cosmétiques, de portefeuilles, de scrabble que compte le
parking.
On était au courant : nous avons réussi à avoir le 2e rang, places si l’on peut dire un peu plus confortables que le 3e rang. Nos bagots (1 bagage... des bagots) étaient sur la galerie (moyennant un petit supplément). Nous partageons la voiture avec 5 Sénégalais… Peu de toubabs en effet dans ce genre de transport. Mais nous avions envie d’essayer.
On était au courant : nous avons réussi à avoir le 2e rang, places si l’on peut dire un peu plus confortables que le 3e rang. Nos bagots (1 bagage... des bagots) étaient sur la galerie (moyennant un petit supplément). Nous partageons la voiture avec 5 Sénégalais… Peu de toubabs en effet dans ce genre de transport. Mais nous avions envie d’essayer.
Une autre des caractéristiques du « 7
places » est sa relative lenteur (entre 50 et 80km/h)pour les 200 km entre Thiès
et St Louis ! Mais le vrai cauchemar, c’est après la 3e heure de voyage, quand les bornes kilométriques s’espacent de plus en plus, et que la route qui jusque là
était bonne se transforme en piste tellement truffée de nids de poule que le
chauffeur préfère rouler sur le bas-côté. (On dit ici que conduire dans des tablettes de chocolat, c'est caillou !) Enfin on est arrivé.
Là, d’après notre plan, la gare routière
semble tout à côté… Et nous entamons le trajet à pied. Hélas, le terminus est
maintenant à 4 km du centre… Tant pis on prend le train 11 !!! (c'est-à-dire on marche, on prend le train qui a deux jambes, comme le chiffre 11)…
Bientôt cependant on aperçoit au loin une fumée qui, avec le vent, nous pique
les yeux… Il s’agit tout simplement d’une émeute réprimée par des gaz
lacrymogènes. Voici l’article de la presse.
« Plusieurs dizaines de personnes, des pêcheurs pour la plupart à
Saint- Louis ont violemment manifesté, vendredi, pour dénoncer l’attitude des
gardes côtiers mauritaniens qui effectuent, disent-ils, « des arraisonnements
de leur pirogue en toute illégalité. Les manifestants ont bloqué le pont
Moutaph Malick Diop, perturbant la circulation de Saint Louis pendant plusieurs
heures. Toutes les routes menant à la Langue de Barbarie sont fermées :
personne n’entre et personne ne sort. Venus
pour rétablir l’ordre, les éléments des forces de sécurité vont faire face
résistance farouche des manifestants. Aux tirs des lacrymogènes, ils répondent
par des jets de pierre. Une véritable Intifada. Cela malgré l’arrestation de
huit personnes et des blessés chez les forces de l’ordre et chez les
manifestants. »
Ambiance
un peu survoltée ! On a cru un moment à une action des bonnets rouges ! Mais non ! seulement les bérets rouges... Pas de portique démonté, mais des voitures incendiées...
Nous avons trouvé un hôtel et, malgré tout, un petit restau sympa avec un délicieux poulet yassa…
Borom : propriétaire, patron, chef
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